2022 : Le bilan de la rédaction

En 2022, les critiques écrites pour Ciné-vrai ont cumulé plus de 10000 lectures. Avec 45 articles publiés pour 3 rédacteurs, jamais le blog n’avait été aussi actif et visité. C’est l’occasion pour nous de faire le bilan de cette année et d’accueillir Lucile, notre nouvelle rédactrice.

Corentin Brunie

Avec plus de 400 films au compteur, l’année 2022 a été particulièrement importante dans ma cinéphilie. Shin’ya Tsukamoto est sans doute le cinéaste qui m’a le plus influencé : après avoir découvert et Tokyo Fist et Tetsuo l’année dernière, j’ai enfin pu parcourir le reste de son œuvre, qui a été un exutoire en des périodes difficiles. Carlotta a d’ailleurs annoncé qu’un coffret Blu-ray consacré au réalisateur était en chantier, l’occasion pour nous de revenir sur quelques-uns de ses films.

Outre Shin’ya Tsukamoto, j’ai également été marqué par la découverte des films de Lav Diaz, cinéaste de l’errance venu présenter son œuvre à Bruxelles. D’une durée déraisonnable de neuf heures, Death in the Land of Encantos met en scène le retour au bercail d’un poète philippin après une catastrophe naturelle. Comme pour Sátántangó ou Jeanne Dielman, la lenteur permet de graver certaines images dans la mémoire du spectateur : l’expérience est étrangement intense et inoubliable.

Avant de lister les films sortis cette année qui m’ont le plus plu, voici quelques découvertes qui ont marqué ma cinéphilie et que je conseille de tout cœur :

Les Oiseaux, les Orphelins et les Fous (1969) de Juraj Jakubisko
Amour (1971) de Károly Makk
Fermeture de l’usine Renault à Vilvoorde (1999) de Jan Bucquoy
Haze (2005) de Shin’ya Tsukamoto
Prisoner / Terrorist (2007) de Masao Adachi
Mardi après Noël (2010) de Radu Muntean
Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution (2011) de Philippe Grandrieux
Norte, la fin de l’histoire (2013) de Lav Diaz
Fires on the Plain (2014) de Shin’ya Tsukamoto
Malgré la nuit (2015) de Philippe Grandrieux
Moriyama-San (2017) de Louise Lemoine et Ila Bêka
Abou Leila (2019) d’Amin Sidi-Boumediène

Top 2022 :
1) Tempura d’Akiko Ōku
2) Junk Head de Takahide Hori
3) Little Palestine – Journal d’un siège d’Abdallah Al-Khatib
4) Becoming Father de Tetsuya Mariko
5) O Fim do Mundo de Basil da Cunha
6) Mating de Lina Mannheimer
7) Vortex de Gaspar Noé
8) Les crimes du futur de David Cronenberg
9) EO de Jerzy Skolimowski
10) Silesilence de Jacques Perconte

Bonus :
Jeunesse en sursis de Kateryna Gornostai
Dry Ground Burning de Joana Pimenta et Adirley Queirós Andrade
Children of the Mist de Hà Lệ Diễm
Cow d’Andrea Arnold
Retour à Reims [Fragments] de Jean-Gabriel Périot
C’est la fête de Léo Liotard
Pacifiction : Tourment sur les îles d’Albert Serra


Juliette Clerc

Je n’ai malheureusement pas vu tous les films qui m’intéressaient en 2022. De ceux que j’ai découverts, plusieurs ont été des déceptions, comme Licorice Pizza, Les Crimes du futur ou Decision to Leave. J’ai également eu quelques très bonnes surprises parmi lesquelles After Blue – Paradis sale, sûrement mon coup de cœur de l’année. 2022 fut marquée par le retour de Gaspar Noé avec Vortex, qui s’est ajouté à de multiples découvertes : Ruben Östlund avec Sans filtre, Jafar Panahi avec Aucun Ours et Albert Serra avec Pacifiction. D’autres visionnages me resteront sympathiques : Chronique d’une liaison passagère, Le Parfum Vert ou En corps.


Elio Cuilleron

« Il s’agissait avant tout de satisfaire une exigence : provoquer l’outrage public » affirme Walter Benjamin à propos de l’émergence du cinéma dans le XXe siècle naissant (L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, version de 1939).

On reconnaît les vrais films dans leurs brisures, leur luminosité trouble, leur éclat parfois amer. Ces nouveaux mythes au parfum de désordre sont convoqués pour exprimer l’ère du retournement que nous traversons : le retournement du genre chez Florent Gouëlou dans Trois nuits par semaine, le retournement de l’identité à travers le théâtre et le sentiment amoureux dans Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi, ou encore le retournement climatique comme dans Zeria d’Harry Cleven.

Le cinéma d’auteur continue à porter au grand jour les divergences et les ruptures éprouvées sur cette terre dont les institutions et les sources vont de naufrages en déliquescence. Il est enfin possible d’exiger que la beauté, la vibration et le charme de voix originales s’affirment encore pour nous transporter et nous enrichir intellectuellement.


Lucile Gautier

Top 2022 :

1) Hit the road de Panah Panahi
2) Soy Libre de Laure Portier
3) As bestas de Rodrigo Sorogoyen
4) Women do cry de Mina Mileva et Vesela Kazakova
5) Godland de Hlynur Pálmason
6) Toute une nuit sans savoir de Payal Kapadia
7) Contes du hasard et autres fantaisies de Ryūsuke Hamaguchi
8) Un beau matin de Mia Hansen-Løve
9) Coupez ! de Michel Hazanavicius
10) La Nuit du 12 de Dominik Moll


Merci à celles et ceux qui nous ont lus cette année, nous espérons que 2023 sera riche en découvertes !


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